Dans les rues de Paris


Faire la photographie est un exercice de “voir”, “observer”, “regarder”.

Lorsqu’on se déplace dans la rue on a tendance à marcher sans voir, on ne voit que ce dont on a besoin : les voitures et les gens pour les éviter, les rues et les immeubles pour se repérer. On se concentre sur le parcours à faire sans se rendre compte de ce qui se passe autour de nous. Plus un environnement est familier, moins on le voit. Il est impossible de regarder ce qu’on ne voit pas.

Mais c’est quoi “regarder” ? C’est prendre conscience que les gens qui passent ne sont pas juste des ombres, c’est s’apercevoir que leur visage a des expressions, que leurs yeux ont des couleurs, que leur allure dit s’ils sont pressés ou pas, … Parfois on peut même leur offrir un sourire. C’est observer la lumière qui frappe les immeubles, c’est trouver de la beauté dans la banalité, surtout si la présence des gens décore les images courantes. Regarder, c’est identifier la beauté et l’essentiel de notre environnement. C’est remplir des instants de vie qui seraient vides autrement.

Pour “voir” il faut avoir l’oeil distrait, ne penser à rien, ne pas chercher à faire des photos, ne pas chercher telle ou telle situation et marcher sans savoir où aller. Quand on cherche quelque chose de précis on ne “voit” pas l’essentiel. La pause de midi est un moment privilégié : c’est quand les gens s’arrêtent et sortent pour manger, pour se détendre un peu, parfois pour faire des courses, se déplacer, … Et moi aussi… mais pour “voir “.

Ces photos sont le résultat de mes sensations. Je n’ai pas besoin d’un appareil photo pour ça mais ça m’a permis d’enregistrer une partie de ce que j’ai “vu”… et de vous le montrer. C’est comme si je vous prêtais mes yeux.

Ces photos ont été exposées à la bibliothèque de l’Ecole des Mines de Paris, du 18 décembre 2013 jusqu’au 1er mars 2014. Le catalogue de l’exposition est disponible en téléchargement, à http://photo.jose-marcio..org/users/photo/Voir-Paris.pdf